Extrait d'entretien avec Anne Marie Beeckman Mai 2007

Publié le par Trémalo

J'ai lu récemment votre recueil La Liberté inféodée, paru en 1993 chez Myrddin, où l'on vous retrouve clouée sur les portes, tremblante d'achèvement possible, vous dites « Demain revient au même », vous écrivez « Je me couvrais le visage de la plus mauvaise aile./J'étais floue sur les rêves/On avait poussé le cerceau./Je tuais sans arrêt. » Des cadavres, dont certains des vôtres, jonchaient le sol, alors, j'ai envie de vous demander… que sont-ils devenus aujourd'hui ?
 
  Je les ai ramassés. Je me suis ramassée. C'est difficile ce que vous me demandez là. Ce « Je tuais sans arrêt », c'était aussi : « Je me tuais sans arrêt ». Ça ne peut pas durer toujours. 
  Il y a de toutes façons ce cadavre qui m'habite, qui est à l'affût déjà. Plus il se rapproche, moins il me fascine. Pas question de le laisser m'apprivoiser. J'ai des coins secrets où des renards dorment sur des feuilles.

 

Publié dans Extraits d'entretiens

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