MOLOCH LA REPRISE par Gil Refloc'h
mars 2009
feuille de houx |
moloch |
Supplément gratuit à la revue trémalo Ad.:Le Haut-Bois 29930 Pont-Aven – www.tremalo.com - tremalo.kraken@gmail.com
|
Donc, on peut dire devant ses amis des trucs comme: "Voui, mon enfance fut heureuse malgré mon moloch de mère."ou encore "N'y va pas, c'est vraiment un film pour Molochs". (relax, décembre 04) |
UNE EXPLICATION PAR LA CREVETTE de Gil Refloc’h
La population de Brest et de ses environs s’émeut encore de l’entrée en collision, récemment survenue dans le proche Atlantique, du sous-marin nucléaire lanceur d’engin français de nouvelle génération (SNLE-EG) « Le Triomphant », porteur de 16 missiles stratégiques M-45, avec l’un de ses homologues de la Royal Navy. Dans un louable élan de transparence le distinguant donc de ses prédécesseurs, c’est apparemment animé d’un désir didactique, celui d’expliquer les causes de ce fâcheux incident que, contre toute attente, le patron de la Grande Muette est venu déclarer sur la chaîne Canal + que le déplacement en immersion de ce type de sous-marins ne faisait pas plus de bruit qu’une crevette (sic).
« Comparaison n’est pas raison », voilà une expression à laquelle aiment souvent se raccrocher nos gouvernants, pour peu qu’on les pousse suffisamment loin dans leurs retranchements. Pourtant, quoi de plus pédagogique que l’analogie lorsqu’on l’utilise à bon escient ? Notre actuel ministre de la défense, qui, pour sa part, semble en avoir pleinement saisi la portée, entendait surtout, par cette déclaration imagée, instruire tout un chacun de ce que les commandements respectifs de ces submersibles l’auraient-ils seulement désiré, qu’ils n’auraient pu se détecter l’un l’autre eu égard à la sophistication dont le dernier cri technologique les a dotés en matière d’anti-détection, et qu’un malencontreux hasard a fait le reste. Explication qui, loin de nous rassurer…nous a laissé sur notre faim – la seule évocation de la crevette n’y étant pour rien.
C’est que, dès l’instant où (sauf collision), les sous-marins du type Le Triomphant ne feraient pas plus de bruit qu’une crevette, il paraît logique en retour d’en déduire qu’une crevette ne fait pas plus de bruit qu’un SNLE-NG. Or, aussi vrai que, dans le réel, ne peut être comparé que ce qui est comparable, force est de constater que le recours à une image aussi hardie relève de l’abus poétique –pour ne pas dire de l’exagération pure et simple. En effet (et les pêcheurs de crevettes fort nombreux du Ponant ne nous contrediront pas), d’une part, qui peut sérieusement imaginer l’existence d’une crevette de 138 mètres de long et 12,5 mètres de large, qui plus est porteuse de charges nucléaires ? Non, cela se saurait, et il semble, sauf erreur de notre part, que nous n’en soyons pas encore là…D’autre part, à notre connaissance, personne, à ce jour, n’a assisté au télescopage fortuit de deux crevettes, si ce n’est en période de reproduction.
De plus, s’agissant des sous-marins, nucléaires ou non, qui, afin de conjurer l’ennui de leurs équipages, ne semblent parfois pas avoir d’autre alternative que de jouer à cache-cache-colin-maillard dans les profondeurs de l’Atlantique, fort heureusement rien, aux dernières nouvelles, ne permet de se prononcer sur leurs capacités reproductrices. Mais surtout, au silence de la crevette auquel le ministre a fait allusion, un solide démenti s’impose, car à la vérité la crevette est un animal tonitruant.
Nul, en nos contrées reculées, n’ignore en effet, que la crevette rose ou bouquet, du genre Palaemon, de l’ordre des décapodes et de l’infra-ordre Caridea, au même titre du reste que celles du sous-ordre Dendrobranchiata (telles les crevettes pénaéïdes, dont la crevette brune, dite crevette varoise, la crevette bleue et la crevette banane) ainsi que les gambas ou crevettes géantes de l’ordre des Aristeidae émettent chaque nuit à basse mer des concerts de cris déchirants.
Il est en outre parfaitement connu qu’à l’approche du moindre haveneau, la crevette craquette. Dérangez-la, elle glatit. Tentez de l’approcher, elle hue, turlutte ou tirelie. Prenez-la dans votre main, elle trisse. Et, pour peu que vous l’effrayiez, la crevette, tout en zigzaguant nerveusement à reculons par les mares de l’estran, hôlera ou pupulera, ce sera selon. De plus fort il arrive que pour imiter le bouc, la caille ou la fauvette, la plupart du temps par souci de camouflage, la crevette moqueuse béguète, cacabe, carcaille ou margote ou encore zinzinule. Certains l’ont même entendu, certains soirs d’été, clabauder, clatir, chuinter, striduler. Que dire enfin de la crevette glottoreuse, de la crevette grouineuse, de la crevette coucoueuse, de la crevette barèteuse et de la crevette chicoteuse ? Certes, nous l’admettons volontiers, une telle propension au mimétisme chez la crevette peut passer pour déconcertante.
Mais, à tout prendre, l’éventualité d’une nouvelle collision entre deux sous-marins nucléaires indétectables se propulsant à l’aveugle dans les mêmes eaux et sur le même azimut, ne pouvant désormais plus être exclue suite à ce regrettable précédent, ne l’est-elle pas pour autant compte tenu des inquiétantes perspectives qu’elle entrouvre ?
Car enfin, à supposer que, résultant précisément de la qualité du silence tant vantée de ce type de sous-marin (dont, rappelons-le, la capacité de destruction excède de plusieurs dizaines de fois celle de la bombe d’Hiroshima) pareille occurrence se reproduise et que s’ensuive, contre l’avis des experts, le pire –qui n’est, certes, jamais sûr-, ne serait-ce alors pas le bouquet ?… Cela dit, bien entendu, sans vouloir offenser la crevette, elle inoffensive.
Nous vivons décidément dans un monde dangereux.
specimen – crédit thorny devil
Moloch! Moloch! Appartements robots! banlieues invisibles! trésors squelettes! capitales mortes! industries démoniaques! nations spectrales! Asiles invincibles! horloges granite! bombes monstrueuses!
Ils se sont brisé le dos à dresser Moloch vers le Ciel! Tonnes de trottoirs arbres radios! à dresser la cité vers le Ciel qui existe qui nous entoure de partout!
Visions! Présages! hallucinations! miracles! extases! emportées par le fleuve Amérique!
Rêves! adorations! illuminations! religions! pleine cargaison de merde sensitive!
Trouées, ouvertures! au fleuve ! crucifixions, autant en emporte la marée!
Elévations! Epiphanies! Désespoirs! Dix années de cris de suicides animaux !
Cerveaux! Amours neuves! Génération folle! à la casse sur les rochers du Temps!
L’authentique rire sacré dans le fleuve! Ils ont tous vu de leurs yeux fous! dans un hurlement divin! Ils ont dit adieu! Ils ont sauté du haut du toit! Dans la solitude! agitant la main! des fleurs dans les bras! Dans la rivière ils ont sauté! dans la rue, tout en bas!
allan ginsberg - howl
www.maisondelapoesie.paris.com
L’infralapsarien (n). Personne qui s’aventure dans la croyance qu’Adam n’éprouva pas le besoin de pêcher jusqu’à ce que cela lui vînt à l’esprit – s’opposant au Supralapsarien quii soutient que la chute de l’infortuné était décidée depuis le début. Les infralapsariens sont quelquefois appelés Sublapsariens, sans que cela représente un changement notable sur la clairvoyance et l’importance de leurs vues sur Adam.
Le Moloch est gras, se tape certaines femmes enceintes : il excelle par ailleurs dans le domaine de la ventriloquie.
Le Moloch est bas : ne connaissant pas les hauteurs éducatives de ses ennemis, il rampe vipère au poing et sur la langue.
Le Moloch est L'eau est peu présente dans les zones où vivent ces lézards. Ils présentent un ensemble de rainures autour de la tête, qui conduisent aux coins de leur bouche. Ceci sert à collecter l'eau de rosée qui se dépose sur leur corps (Bentley & Blumer, 1962).
Ce nom a été choisi par Gray en référence au Moloch, le dieu auquel les Ammonites, une ethnie cananéenne, sacrifiaient leurs premier-nés en les jetant dans un brasier.
Le Moloch est rat : dans les caves de notre maison, il nage dans le bonheur de vivre.
Le Moloch est là : issu d’une branche du Globosum de Kuntz, sa disparition dépend de lal quantité de pleurs que supporte un corps social pris dans sa légèreté.
Le Moloch est glas : il sonne dans la vallée pour une chasse à courre. On parle à cet instant d’amour uniquement lorsque c’est Puccini qui sonne.