Olivier Hervy - Notice

Publié le par Trémalo


     L’aquarelle ne traversera pas les siècles. Alors elle naît délavée.

 



Sagesse de l’éléphant. D’ailleurs n’est-ce pas dans ses défenses que l’on taille les plus beaux bouddhas ?


Tatouage de dragon qui dépasse de la culotte de cette grosse adolescente comme s’il voulait s’échapper. On le comprend.


Elle me confie en souriant l’ironie de la situation : sa maladie qui l’immobilise définitivement lui procure aussi les douloureuses courbatures qui suivent les longues marches.


Pieds nus, elle refait la vitrine du magasin de chaussures.


En le quittant elle a emporté les tableaux accrochés aux murs, sans toutefois enlever

les clous, comme pour insister sur le vide qu’elle laisse.


« Ici je ne capte rien », dit agacé l’un des invités, son téléphone à la main dans un coin de mon salon. C’est bien vrai.


Ce banc dos à la mer, comme vexé.


 « Quand je cours je ne pense à rien » me confie P. pour me convaincre. Raison de plus de m’abstenir.

Son goût pour l’escalade et les espaces vierges de toute création humaine, lui ont permis de décrocher ce boulot de laveur de carreaux.


Le cadran solaire ou la revanche de l’ombre.


Les épaisses pages de ce livre de l’éditeur Jacques Brémond devraient rendre la lecture plus agréable, et pourtant, on vérifie sans cesse qu’on a pas sauté une page.


Le souffleur de verre derrière son stand où il projette un film numérique sur vidéo-projecteur, pour nous convaincre qu’il utilise des techniques traditionnelles.


Devant ce lotissement, un étang vide qui ne sera plein qu’en cas de catastrophe. On la souhaite presque par souci d’ordre.


Saint suaire. Tissu de mensonges.


Contrairement à toutes les autres fleurs, dans le chèvrefeuille on sent d’abord le parfum, puis on cherche la fleur.


File de voitures derrière cette camionnette « Médicament Urgents » qui n’avance pas.


« Le dernier jour des soldes, il ne reste que ma garde-robe dans le magasin », dit ce très gros monsieur à la vendeuse, en posant les pantalons du quarante-six sur la caisse.


Au feu rouge le gitan crasseux lave autoritairement mon pare-brise, comme si

autant de saleté était intolérable.

Publié dans Aphoristes

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T
oh que oui !
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A
Belle salve.
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